La Banque de détail en France, semble confirmer les pronostics les plus pessimistes avec une entame du refonte du modèle économique qui passe inéluctablement par une réduction des effectifs. Ainsi, Société Générale, a certes démenti des rumeurs qui évoquaient l'annonce imminente d'une vaste réorganisation du réseau d'agences en France avec la suppression de 20% des effectifs. Toutefois, la banque n'a pas nié les difficultés de la banque de détail.
Surtout Société Générale avait déjà confirmé précédemment dans un communiqué qu'à l’issue de la consultation des instances représentatives du personnel françaises, soit à compter du début du 3ème trimestre 2019, les projets d’organisation envisagés pourront être mis en œuvre. Au total, ces projets pourraient entraîner près de 1.600 suppressions de postes dans le monde, dont environ 750 en France.
Aussi, selon Le Monde, BNP Paribas a annoncé, au niveau interne, une importante réduction des effectifs implantés en France de sa filiale BP2S (BNP Paribas Securities Services). Ainsi, BP2S va perdre 20% de ses effectifs en France d’ici à 2021, soit 500 postes. De même, selon le Wall Street Journal, HSBC souhaiterait vendre son activité banque de détail en France presque 20 ans après avoir racheté le Crédit Commercial de France. Il s'agit de 300 agences (une part de marché de 2%), qui pourraient être cédés à une banque française en quête de taille optimale.
Enfin, selon Les Échos, la banque Rothschild envisage de taxer certains clients en France. En effet, la banque privée ne s'interdit pas d'avoir des conversations au cas par cas avec des clients ayant trop de liquidités sur leur compte. Cette question de taxation des dépôts n'est plus un tabou depuis que Lombard Odier a décidé de taxer les dépôts supérieurs à un million d’euros en liquide.
Justement, la première difficulté de la banque de détail à court et à moyen terme, est celle des taux négatifs de la BCE appliqués aux liquidités des banques, qui font souffrir les banques de dépôts. En effet, la première utilité d’une agence est celle d’attirer des dépôts à vue. En particulier, au pire, ces derniers sont placés dans des obligations souveraines. Or, avec les taux négatifs, cette utilité a perdu son attractivité.
Aussi, la digitalisation des services et la forte concurrence des banques en ligne, ont interagi dans le cadre d’une volonté de baisse des coûts et de pilotage du coefficient d’exploitation. Ce pilotage passe notamment par de nouvelles agences modernes équipées d’automates avec moins d’effectif. Aussi, dans le cadre de la course aux coûts bas, certaines banques comme BNP Paribas vont opérer des transferts de postes vers des pays comme le Portugal.